Klynt Admin
Messages : 850 Date d'inscription : 20/02/2008
| Sujet: Les patates, on en fait de la purée ! miam ! Mar 29 Avr - 15:17 | |
| Version définitive : http://www.fract.org/forums/index.php?sujet=3853(et vous m'avez pas bcp aidé bande de salopiauds! ) --------------------------------------------------------------------------------------- Le bruit du sable qui crisse sous la dent. La respiration, calme et tranquille. Les battements de coeur, mesurés mais qui résonne à ses oreilles comme un tam tam régulier et envahissant. Allongé dans le sable, presque enterré, il observait. Depuis des jours ils se relayaient pour surveiller leur proie. Comptant le nombre de leurs adversaires, les regardant s'entrainer, jaugeant leurs forces, leurs armes, leur organisation, cherchant leurs points faibles. Attendre. Attendre le bon moment. Attendre qu'ils soient séparés, faibles. Loin en arrière, l'attaque se prépare. Une 2CV abandonnée en plein désert, quelques litres d'essence ramenés de Racayenne. Lointain souvenir, déjà, d'une vie passée et oubliée. Klynt repense à un passé beaucoup plus proche, quand l'Otan a attaqué et massacré les habitants de Pitcairn, leur retraite après les évènements de la chute du PKO et celle non moins bruyante et soudaine de la faction Zéro. L'attaque de l'Otan avait été soudaine elle aussi, ils avaient été surveillés c'était sûr, comme eux même le faisaient à présent aux abords de Spartingrad. Pitcairn, une ile paradisiaque transformée en champ de massacre. Tant de morts, Emeline enfuie on ne sait où, prise de peur ou de folie après la mort du Serbe. Il ne regrettait pas ce qui c'était passé. Il était en vie et la vie, toujours, continue. Mais ils avaient pris une leçon. Être toujours en mouvement, ne jamais se laisser surprendre, saisir chaque occasion, ne pas s'encombrer des faibles. C'était la leçon qu'ils allaient donner aux Spartiates à présent. Attendre encore pourtant. Mais le vieil adage allait une nouvelle fois s'avérer juste. Tout vient à point à qui sait attendre. Au petit matin, deux groupes de Spartiates, un de trois hommes et un autre de quatre, quittèrent leur campement, à pied, laissant trois d'entre eux, seuls, vulnérables. Pile poil ce qu'il leur fallait pour se faire les crocs. De radio en radio le signal de l'attaque imminente était donné. Hugo fit démarrer la 2Cv. La vieille mécanique retrouva rapidement de son aisance malgré un sommeil d'une durée indéterminable. De loin en loin, il récupéra sur la route les membres de l'expédition. D'abord Kuruc, puis Emma, et enfin Klynt qui avaient rampé hors de vue du campement Spartiate. Ils étaient quatre et ils allaient donner la mort à ces trois pauvres Spartiates. Aucune haine ne les animait, seulement la certitude que pour survivre dans ce monde, il faut être fort et écraser les faibles. Et de surcroit ils avaient besoin de s'aguerrir au combat. Le vrai, celui au bout duquel se trouve la vie, et la mort. Hugo profita de ce dernier instant avant l'attaque pour remettre quelques litres d'essence dans le réservoir. « Ca s'rait trop con de tomber en rade en leur arrivant d'ssus » comme il le fit remarquer , rieur. Tous, ils essayaient de cacher leur nervosité. Le rapport de force était clairement à leur avantage, ils le savaient, mais ils avaient l'habitude d'être poursuivis par la poisse. Malgré tout, Klynt était persuadé que la mort du Serbe avait levé la malédiction qui les accompagnait depuis si longtemps. La lumière déclinante de la fin d'après-midi donna le signal du départ. Hugo conduisait la 2CV, Kuruc et Emma à l'arrière était prêts à sortir leurs arbalètes par le toit dont la capote avait disparue depuis bien longtemps. Klynt, assis à la place du mort avait la sienne déjà engagée dans la fenêtre. Finalement, tout se passa très vite. Ils arrivèrent lancés à toute allure aux abords du campement. Les trois habitants attirés par le bruit sortirent et furent fauchés par une première salve de carreaux d'arbalètes. Mais aucun n'était mortellement blessé. Klynt pesta contre les cahots du véhicule qui rendait la visée si imprécise. Ils arrêtèrent la 2Cv à une centaine de mètres du campement, ils pouvaient apercevoir les silhouettes des trois spartiates s'enfuyant tant bien que mal dans le désert. Hugo fit redémarrer la 2CV pendant que les arbalètes étaient rechargées. La traque ne dura pas longtemps. Blessés et à pied ils ne purent aller très loin avant d'être rattrapés. Ils n'implorèrent pas leurs assassins de les épargner et ils furent rapidement achevés. Klynt mit pied à terre et fouilla les cadavres. Odeur de sang. Yeux aveugles ouverts sur le ciel. Rien d'intéressant. Il récupéra le fléau de Krop en guise de trophée. En remontant dans la 2cv, il aperçut le sourire d'Hugo, les yeux embués d'Emma et l'allégresse affichée de Kuruc. La 2cv était arrêtée en plein milieu du camp. Gamelles renversées, braises finissant de se consumer, tâches de sang bues par le sable. Alors qu'ils pillaient les réserves des Spartiates, Klynt, comme à son habitude, pestait contre le déroulement de l'opération. « Ces arbalètes, c'est d'la merde ! C'est trop précis et la moindre erreur de visée, tu passes à côté ! Et j'pensais que les carreaux feraient plus de dégâts que ça. Putain, ils ont pu s'enfuir ! Pas un qu'est mort sur le coup ou qu'à même seulement été immobilisé ! MERDE ! JE VEUX UN PUTAIN D'GUN ! » Emma s'approcha de lui et lui caressa la joue. « Allons mon chéri, cesses tes caprices ! Regardes ce qu'on a trouvé. Des cartouches, de la bouffe et là bas, une pleine citerne d'eau bien propre. Et ils ont un beau carré d'jardin avec des herbes médicinales que je n'avais pas vues depuis longtemps. Ah ! Et puis j'ai mieux encore ! » Avec un sourire de comploteuse, elle l'attira dans un coin du campement, dans une petite cabane de tôle. Elle souleva un morceau de toile de jute et dévoila en dessous plusieurs caisses de divers alcool. « Tadaaan ! Alors ? Qu'est-ce que tu en penses ? » « Oouuuuuuuuuuuh ! Madre de dios, ça m'donne une de ces soifs ! » lui répondit-il d'une voix un peu trop forte en se frottant les mains. Hugo vint les trouver. « Bon les jeunes, j'ai chargé la bagnole un peu tout ce qu'on a pu trouver mais on aura pas assez de place pour tout prendre alors va falloir faire un choix... » L'interrompant en choeur ils s'écrièrent : « L'alcool ! » Le visage d'Hugo reflétait tout autant le dépit que l'amusement. « Bon ok, on va laisser l'eau et l'essentiel des médocs ici alors, de toute façon on a pas le temps de couper les plants et récupérer la citerne. Dépêchez-vous, faut pas qu'on traine de trop, les autres pourraient rappliquer ou se douter de quelque chose. J'ai entendu une radio crépiter tout à l'heure, ils vont p'tet s'inquiéter que les autres répondent pas. » dit-il en désignant du pouce par dessus son épaule les trois cadavres déjà froids. « Dommage pour les plantes » lui dit-elle. « J'en prendrais bien quelques-unes quand même, j'y vais vite ! » « Tu sais, on pourrait se soigner à la bière, non ? » Il la regarda avec un air interrogateur. « Idiot va ! » elle rit et s'en alla en courant en direction de l'espèce de potager. Rapidement, ils finirent de remplir le coffre de la 2CV. Chargée comme elle l'était, elle se montra beaucoup moins véloce pour prendre le chemin du retour et le manque d'amortisseur se fit ressentir dans leurs postérieurs rapidement douloureux. L'ambiance à l'intérieur de la deuch était beaucoup plus détendue. Ils avaient fait leur coup, repartaient les poches pleines. Klynt profita du retour paisible pour conduire. C'était bien moins fun qu'un buggy mais quand même, c'était rigolo. C'était sur le chemin du retour qu'Emma commença a réaliser les événements. Les vitres brisé de la 2CV laisser passer l'air et le sable qui venait se frotter sur sa peau, et s'entremêler dans ses cheveux. Trois personnes étaient mortes, à cause d'eux. Elle avait beau tourné la chose dans tout les sens, ils n'avait pas de réelles excuses. Elle aurait aimé se cacher derrière un "c'est la dur loi du désert", ou un "c'était eux ou nous", mais sa putain de conscience l'en empêchait... Elle fait chier celle la. Les autres n'avait pas l'air plus dérangés que ça. Klynt était concentré sur la route, jubilant de tenir un volant entre ses mains, semblant avoir déjà oublié leur escapade assassine... C'était peut être son moyen de penser à autre chose. Il avait raison, de toute manière le mal était fait alors autant arrêter de se prendre la tête. Petit à petit ses yeux se fermèrent... la route était longue et monotone, sa tête dodelinait en suivant les secousses régulières de la voiture. Demain matin tout sera oublié, demain matin tout sera passé.
Dernière édition par Klynt le Lun 12 Mai - 20:04, édité 3 fois | |
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