Opération "sauver ma pirogue"

Les jours au Squat passaient et se ressemblaient tous : ne rien faire, manger, ne rien faire, tourner en rond, ne rien faire…….et éventuellement, les jours de grandes activités, voir quelqu’un se vautrer dans la boue.

Bref, rien de palpitant, et Bob commençait à s’ennuyer pas mal et ronger son frein ne l’aidait pas. Ils étaient tous plus ou moins dans le même cas d’ailleurs…..

Il n’y avait que Klynt qui savait s’occuper il faisait des plans pour tout et n’importe quoi. Récupérer un truc perdu en plein désert ou aller à un point A en passant par un point B ? Pas de soucis pour lui. C’était le pro de l’organisation des Racailles.

Alors quand il vînt le voir avec pour idée de partir un peu en exploration dans le sud-ouest, Bob lui répondit « banco ». Il en avait assez de tourner en rond ici.

La mission était simple : prendre les chariots et se balader un peu pour vérifier l’état des cartes, et éventuellement ramener des trouvailles au Squat. Ils avaient vus ensemble comment faire, les trajets que chacun prendrait, les points de relais etc etc…Tout était planifié, jusqu’au pause pipi, c’est dire.

Alors ils partirent cahin-cahan avec le strict minimum et un beau sourire aux lèvres : ils partaient se balader.

Dans le désert, il n’y avait rien de bien folichon non plus, en comparaison au Squat, mais au moins ils prenaient le frais.

La cartographe avançait bien et ils corrigeaient certaines erreurs présentes sur les cartes, prenant soin de tout répertorier afin que personne ne se trompe sur les trajets. Presque la routine en somme. Et ils avaient même repérés quelques caisses flottant dans la mer toute proche.

Puis arrivé non loin de l’ancienne Ground Zero, ils se dirent « tiens, Emeline est passée par là, et si sa pirogue y était encore ? ». Changement de programme.

Nouveau plan et examen des possibilités d’avec la pirogue.

De nouveau prêt avec un plan en béton armé, ils repartent vers leurs nouveaux objectifs.

Mais même avec le meilleur des plans tout peut capoter, d’autant plus quand l’objectif final n’est pas à l’appel. C’était ce qu’on pouvait appeler « se faire couillonner en beauté ».

C’est Bob qui le premier ne la trouva pas, et qui fut aussi le premier dépité.

- Bon, la pirogue n’est pas au rendez-vous……je crois bien qu’elle nous posé un lapin. J’crois qu’on peut faire une croix sur nos escapades nautiques…..Tant pis.

En revenant vers le chariot pour repartir, Bob aperçut ce qui ressemblait à une caisse traînant dans les marais proches. Au moins, ils risquaient de ne pas repartir les mains vides. Une maigre consolation en quelque sorte.
Le problème était que là dîtes caisse était à moitié enfoncée dans l’eau boueuse…..

- Allez mon p’tit Klynt, on se motive…….On dit bien, plus il y a de boue, plus on rit nan ?

Mais Klynt ne réagit pas à son jeu de mots vaseux.

- Bon bon, j’ai compris j’y vais……

Avançant avec précaution sur le terrain boueux, il prenait garde de ne pas glisser et de terminer sa journée dans cette bouillie nauséabonde.

Arrivé à hauteur de la caisse, il commença à la dégager pour découvrir son contenu……

- Ah mais non, on a la poisse. C’est pas possible autrement…….La caisse, elle est remplie de bois….

Klynt était aussi dépité que Bob.

- Ca doit sûrement être un truc oublié par des bûcherons avant le Crash….
- Oui mais bon, ils nous les brisent les bûcherons là……et en plus t’as vu l’ironie de la situation ? On trouve du bois dans une forêt……c’est vraiment ridicule.

Bob prit tout de même le chargement avec lui, après tout il n’avait pas fait tout ça pour rien……

Il voyait déjà les autres se moquer d’eux en rentrant : avoir fait tout ce chemin pour ça….