Quand le monde s'écroule...

Messages : 83 Date d'inscription : 20/02/2008

Emeline avait passé sa journée à pêcher . La jeune femme était restée seule avec Ema, assise sur un rocher qui dominait la crique Ouest de l’île de Pitcairn. Elle racontait des histoires de princesse à sa poupée tout en réajustant de temps à autre sa canne à pêche de fortune. La journée était belle, le soleil brillait, ils allaient bientôt partir en voyage…

Eloignée du campement, perdu dans ses pensées et ses délires, la belle n’avait absolument pas remarqué le petit groupe d’assaillants en pirogue se frayer un chemin vers le modeste campement de Pitcairn.
Ce n’est que lorsque les claquements sec des armes automatiques commencèrent à se faire entendre que la belle se mit à réagir. Un peu tard sans doute…
Elle se redressa d’un coup sur ses jambes, tous les sens en alertes alors que le chant de mort de la mitrailleuse reprenait de plus belle.
La jeune femme abandonne sa canne à pêche lui préférant son arme fléau fabriqué maison et sa poupée adorée qu’elle fourre rapidement dans son tee-shirt. Elle commence à courir en direction du campement. Des larmes coulent déjà sur son visage, pour l’instant il ne s’agit que de rage mais elle anticipe déjà le futur drame qui est en train de se jouer…
Alors qu’elle enchaîne les foulées à une vitesse démente, elle se refuse à penser au pire, à penser à Ljubica qu’elle a laissée seul, sans défense… Pourtant... ELle a si peur pour lui...
Elle laisse échapper un grognement furieux en apercevant les immondes attaquants au loin qui canardent tout ce qui bouge. Ils vont payer de s’attaquer à son homme, à ses amis. Ca oui ! Ils vont voir ce qu’ils en coûtent de mettre une Emeline en rogne..

Sur la route qui la sépare du campement elle manque de trébucher sur… Un cadavre… C’est celui de Samantha…
Une de ces nombreuses amies, une femme qui la suit depuis des dizaines de lunes maintenant… Et qui ne la suivra jamais plus nulle part… Emeline ne peut s’empêcher de s’agenouiller prêt d’elle. Elle repense au jour ou Samantha lui a appris à cuisiner…
Désormais elle gît, étendue par terre dans une posture finale ridicule, baignant dans son propre sang, son frêle petit corps ravagé par les balles. Emeline ferme ses paupières, dépose un baiser sur son front et reprend sa course folle vers la mort.
Elle sent la colère monter de plus en plus fort alors que le bruit infernal de la mitrailleuse entame une nouvelle mélodie assassine . Les assaillants sont là bas, ils arrosent copieusement le campement de leur pluie mortelle.

Mais sa charge est soudainement stoppée par une rafale. Elle s’écroule dans la boue, en hurlant de douleur, son flanc commence à saigner, son fluide vitale se mélange à la terre, elle se sent partir.
Médusée et choquée par ce qui vient de lui arriver la Rouquine prend une seconde pour observer sa blessure… Elle constate avec horreur qu’elle a été touchée deux fois mais qu’elle n’est probablement pas la seule…
En effet lorsqu’elle sort Ema, sa poupée/fille de sous son maillot, elle découvre un trou encore fumant dans sa tête… Morte ! Sa fille.
Elle se met à hurler si fort que son cri doit couvrir le bruit des armes.

Aussitôt une nouvelle rafale l’oblige à rouler sur le côté pour se mettre à l’abri. Sa blessure n’est pas belle mais elle peut encore s’en tirer…

Elle essaye d’oublier une seconde ce qui vient de se passer.
La tâche lui est facilité grâce à un nouveau spectacle tout aussi abominable et traumatisant :

En face, elle aperçoit les immondes agresseurs. Ils brandissent un trophée, un corps, un homme…

C’est lui…

C’est Ljubica !

Mais sa tête n’est plus là ! Un trou béant est venu remplacer à tout jamais son visage d’ange… Elle roule le long de la pente, comme une vulgaire pierre et vient se figer quelques mètres devant Emeline dans un dernier rictus d'horreur. La jeune femme contemple cette vision sans vraiment réaliser qu’en un instant tout son monde vient de s’écrouler dans une vague dévastatrice de violence.

Elle ne ressent plus la douleur dans son bas ventre tant ce qu’elle voit est inconcevable.

C’est la mort de sa fille chérie, de l’être le plus cher au monde qu’elle avait, de la chair de sa chair, de son Ema….
Et au même moment la mort du seul qui aurait put atténuer sa peine… Son amant, son professeur, son mentor, celui qui l’a construite, éduqué, baisé, violé, humilié qui a forgé sa personnalité qui l’a fait elle. Et sa tête gît désormais là dans la boue et le sang, comme un objet inutile qu’on aurait jeté.

Impossible de croire qu’elle vient de perdre sa création et son créateur
.
L’homme à la mitrailleuse se remet alors à tirer dans sa direction, la ramenant brusquement à cette poudreuse réalité dans laquelle elle est enlisée et de nouveaux impacts viennent frapper le sol prêt d’Emeline.

Plus rien n’a d’importance désormais, il faut juste qu’elle se tire loin d’ici... Elle ne sait pas trop pourquoi elle y tient tellement. Sans Ema et Ljubica à quoi bon ?
Pourtant elle n’abandonne pas et titubante s’enfuit vers la plage toute proche en laissant de grande traînée de sang par terre.
Sur cette île paradisiaque, cette plage sublime ou elle a passé de si bon moment en compagnie de ses amis il n’y a désormais plus que la mort et la désolation qui règne. Elle imagine que c’est son instinct de survie qui la pousse à continuer…
Alors que sa vision se trouble et qu’elle commence de nouveau à perdre pied avec l’affreuse réalité elle trouve encore la force de pousser le bateau dans l’eau et de se laisser tomber dedans.
Elle s’écroule moitié morte, à moitié consciente et laisse désormais ce qui reste de son âme et de sa raison au bon soin du courrant du fleuve…

Messages : 83 Date d'inscription : 20/02/2008

Elle ouvre les yeux. C’est difficile…
La lumière du jour est légèrement tamisée par les nombreux arbres au dessus d’elle.
La rouquine, ou ce qu’il en reste est allongée dans une pirogue au milieu de ce qui semble être le plus putride des marécages.
Une vive douleur dans son bas ventre lui rappelle d’où elle vient et les terribles évènement qui viennent de se dérouler. Elle soulève son tee-shirt maculé de sang séché pour constater l’ampleur des dégâts.
Lorsqu’elle voit la plaie béante au dessus de sa hanche elle ne peut retenir un sanglot. Les enfoirés qui ont attaqués Pitcairn ne lui ont pas seulement mis une balle dans le ventre…
Ils ont surtout arrachés son cœur, son âme son être et l’ont brisés en un milliard de petit morceaux qui se sont éparpillés au quatre vents.

Ljubica est mort…

Ema est morte…

Ces amis sont morts…

De rage elle tape contre sa pirogue alors que des larmes commencent à couler le long de son visage meurtri mais elle arrête brusquement son mouvement, pliée de douleur par sa blessure. Elle est se sent tellement faible… Depuis combien de temps se trouve t’elle ici dans cet état d’inconscience ? Elle n’en a aucune idée. Elle pense à Emma et Klynt qui doivent la croire morte… Mais est t’elle bien vivante ou cet endroit n’est t’il qu’une vision de l’enfer ?
Un nouveau pique de souffrance dans son bas ventre lui confirme soudainement qu’elle se trouve toujours sur le sol des vivants, là ou les sensations physiques existent encore.

Serrer les dents et agir.
Il faut qu’elle survive bordel de merde, elle ne va quand même pas crever comme une conne dans ce foutu marécage moisi !
Elle attrape le bord du bateau et tire de toutes ses maigres forces pour passer de l’autre côté de la paroi. Après plusieurs tentatives elle finit par basculer et retombe lourdement sur le sol sablonneux. Elle se traîne tant bien que mal vers la rive boueuse pataugeant à moitié dans une vase nauséabonde. Elle se rappelle de Racayenne lorsqu’elle se traînait tout aussi péniblement sur le pare terre cimentée des cellules. Bien trop défoncée au champotes pour pouvoir marcher. Elle aimerait revenir à cette époque ou la mort ne la poursuivait pas sans relâche, ou Ljubica était encore dans ce monde… Ou elle était insouciante et heureuse. Tout cela semble si loin désormais…

Elle se force à réfléchir à autre chose… Sa propre survie lui semble le sujet de raisonnement le plus important à l’heure actuelle!

D’abord faire un feu et extraire cette maudite balle.

Péniblement elle mettra une petite heure et demie à réunir des branches et à allumer un feu. La nuit va bientôt tomber et les ombres menaçantes qui commencent à se former autour d’elle ne sont pas pour la rassurer. N’importe quoi pourrait sortir d’un buisson et la dévorer… Elle est juste totalement incapable de se défendre.
Après avoir chauffé la petite lame du couteau qu’elle utilise d’habitude pour découper la viande, elle entreprend d’extraire la balle de son ventre. Elle ne comprend pas comment elle a put résister à une blessure pareille. Il faut croire qu’elle a la peau dure ou qu’une force au dessus d’elle ne voulait pas la voir partir maintenant.
Elle passe de longues, d’interminables minutes à chercher dans ses propres entrailles et finit par déloger le projectile de mort.
Après avoir bandé la plaie de son mieux avec un bout de tissu presque propre la pauvre Emeline sombre de nouveau dans le sommeil, harassée par la fatigue, la douleur et la peine… Seule au monde la belle au bois menaçant s’est endormie au milieu de la foret de l’agonie dans le royaume marécageux de la boue et des ronces.
Dans sa main droite elle tient fermement la balle de la Catling, symbole de son triomphe sur la mort, souvenir impérissable de son amant….

Messages : 83 Date d'inscription : 20/02/2008

Deux jours…

C’est le temps qu’il lui aura fallu pour se remettre du traumatisme enduré sur l’île et pour se préparer à repartir.
Elle est loin d’être totalement opérationelle mais elle sait que si elle ne se remet pas rapidement en route elle moura ici. Et malgré sa peine c’est bien la dernière chose qu’elle souhaite !
Bien sur elle ne peut pas emmener toutes les réserves restées dans la pirogue mais la jeune femme n’arrive pas à se résoudre à abandonner sa bouteille de Whisky. L’ami Maelan la lui avait offerte lors de leur rencontre sur le continent sud.
Même en situation de crise on abandonne pas un cadeau… Surtout quand il s’agit d’alcool… Question de principe !

Elle n’arrive pas non plus à se séparer de la dépouille de sa défunte fille/ bout de chiffon mortellement percé. Elle a donc pris un peu de temps pour sculpter un petit cercueil qu’elle a remplie de mousse sauvage. Désormais elle conservera l’ultime demeure d’Ema soigneusement rangée au fond de sa besace et tachera de ne plus trop y penser….
Quand à la balle de catling qui a pénétré sa chair elle l’a attaché à une liane qu’elle porte autour du coup.
Ce collier sera sa nouvelle motivation pour vivre…

Vivre pour tuer…
Tuer ceux qui lui ont tous pris…
Le parfum de la vengeance sera sa nouvelle odeur…

Mais pour l’heure il faut qu’elle se tire de ce foutu marécage puant et qu’elle sauve son cul. Alors elle se remet à marcher… Sa radio a un peu pris l’eau dans l’aventure mais en tapant un bon coup dessus elle arrive presque à la faire fonctionner normalement. Des gens l’ont contactés, ils squattent dans les ruines d’Arkham.
Comme c’est pour l’instant son unique chance de survie c’est vers son ancien fief qu’elle se dirige.
Elle y va à contre cœur sachant bien qu’arrivée là bas ; la horde des souvenirs de sa vie passée viendront la hanter comme autant d’abominable fantômes.
Depuis l’horrible nuit Z ou le projet KO s’était effondré elle avait fait le serment de ne jamais remettre les pieds dans ce lieu maudit. Pourtant son destin tragique la pousse à y retourner, cette ironie du sort la ferait presque sourire si elle n’était pas si triste.
Alors elle marche à travers l’effrayant marécage qui laisse bientôt place à une forêt encore plus noire et menaçante.
Il lui reste quelques préparations médicinales et quelques cachets fabriqué par Ljubica et son équipe. Elle les avale avec de grande lampée de Whisky pour faire passer la fièvre qui doucement la gagne. Dans cet état il est difficile pour elle de chasser et elle doit se rabattre sur le gibier de seconde catégorie et les trop rares plantes comestibles. Semble t’il seul la mort et la désolation arrivent à s’accommoder à cet environnement morbide. Et puis la baisse de température ne l’aide pas vraiment à trouver de la bouffe.
La température qui baisse de plus en plus ne l'aide pas dans cette quête... Elle grelotte dans ces vêtements qui ne sont plus grand-chose d’autre qu’un tas de lambeau sales. Son briquet ne marche plus très bien non plus et puis de toute façon… Elle préfère s’en servir pour cramer les derniers bouts de plastiques bientôt remplacés par de vieux morceaux d’écorces pourries plutôt que de faire un feu avec.
Sniffer le produit nocif est la seule solution qu’elle a trouvé pour réussir à dormir un peu et ne pas trop cauchemarder le soir. Amer elle essaye d’oublier qu’il y a moins de deux semaines c'était de la coke de première qualité qu'elle 'envoyait dans le pif le tout sur une plage aux courbes franchement paradisiaque...

Et puis un matin elle sort enfin de cette maudite région boisée ou les trop rares rayons du soleil ont bien du mal à filtrer l’épais rideau végétal. La princesse en guenille qui a perdu son prince charmant débouche finaleme sur une vaste plaine d’herbe séchée qui introduit au loin l’immensité sablonneuse du désert…
L’air de cette nouvelle région lui semble bien plus familier, c’est un endroit qu’elle connaît, qu’elle ressent dans son être…
Elle s’assoit devant ce nouveau paysage, cette étendue sauvage aux contours infinies, toujours aussi vide… Elle contemple l’horizon en se délectant de quelques gorgée de son précieux Whisky…
La voilà...
La route vers la défunte Arkham, le chemin vers son funeste passé… Et paradoxalement vers son avenir morbide…

Messages : 83 Date d'inscription : 20/02/2008

Une âme égarée perdue dans les dunes…. La brise glaciale qui agresse ce corps vide… Les étendus sauvages, désertiques a perte de vue.. Et la jeune femme qui avance péniblement face au vent, face à son destin… Son esprit, sa lucidité se sont évadés de sa tête.
La fièvre douloureuse est venue les remplacer. Sa blessure s’est infectée malgré les précautions qu’elle avait prise lors de l’extraction.
Elle n’a plus une infusion, plus un médoc pour se soigner pour faire passer cette douleur qui déchire tout son bas ventre, qui l’empêche parfois d’avancer…
Alors le soir cachée derrière une dune, fuyant les bourrasques de vent toujours plus tranchantes, la rouquine est plongée dans les plus sombres délires. Elle appelle son défunt amour pour qu’il lui vienne en aide, qu’il la soigne, qu’il prenne soin d’elle, qu’il la sauve… Elle se roule alors par terre pendant des heures , son corps couvert de transpiration, pleurant, gémissant et hurlant dans un langage qu’elle seule comprend; la fièvre gagnant son corps tout entier, paralysant ses sens, bloquant son raisonnement. Lorsqu’elle se réveille le matin avec le pire des mals de crâne après avoir dormi/cauchemardé une ou deux heures elle se remet en route vers son seul mais maigre espoir… Le squat…

Alors elle réunit ses affaires éparpillées au quatre vents la veille dans ses hallucinations fiévreuses et se remet à marcher dans la direction de son salut…

Ce calvaire dure trois semaines environ… Durant ce chemin de croix, horrible et monotone elle fait tout de même quelques rencontres qui méritent d’être raconté :

La première est une caisse en bois partiellement enfouie sous le sable… Elle la sort de son tombeau sablonneux, l’espace d’un instant elle retrouverait presque un semblant d’enthousiasme… Là dedans elle espère trouver de quoi se soigner… Ou encore un flingue pour se tirer une balle dans la tête ou de puissantes drogues pour partir de ce monde de façon plus agréable…Quitter la réalité...

Mais lorsqu’elle l’ouvre sa déception n’est que plus grande… Neufs barres de fer… et cinq Kilos de bois… Du matériel de chantier… Qu’est ce qu’elle peut foutre avec ça ? Dépitée elle referme la caisse et y jette un grand coup de pied…

Continue ta route ma grande… Après tout ce n’était peut être qu’un mirage.
Ou peut être que c’est un dieu moqueur qui s’amuse avec toi…
Peu importe en fait !

Deux jours plus tard elle trouvera sur sa route un cadavre… Sa chair n’est pas belle à voir, son visage est atrocement arraché…Mais la température fait qu’il n’est pas trop mal conservé. Cette vision fait péter encore un peu plus les plombs à notre rouquine boiteuse. Elle s’assoit et se met soudainement à parler à la charogne balafrée en la prenant pour une sorte de prêtre… Alors elle confesse tout ses problèmes, tout ce qu’elle a fait de moche ou de beau dans sa vie, les gens qu’elle a arnaqué, ceux qu’elle a tué ou sauvé, elle lui parle bien sur de Ljubica, de sa fille, mais aussi de ses amis, Klynt, Emma, Hugo, Kuruc et les autre, de ses ennemis, de tout ceux qui l’ont côtoyés d’une façon ou d’une autre… Et après une dizaine d’heures quand elle a terminé de raconter sa vie, elle comprend qu’en réalité elle a faim… Et bouffe aussi sec son confident de fortune…
Se léchant les babines après cet étrange festin elle reprend la route, se sentant plus sereine pour aborder la mort et plus légère pour monter au ciel après cette rédemption express.

L’odeur de charogne qu’elle dégage, cette femme mi vivante mi carcasse qui se déplace lentement attire fatalement un vieux chacal affamé.
C’est sa troisième rencontre et cette dernière manque de la tuer dans son sommeil.
Réveillée par le souffle chaud de l’animal, sa gueule béante tendu vers son cou , ce dernier , joueur voyant la faiblesse de sa jeune victime a décidé de prendre son temps pour la savourer… C’est sa dernière erreur !
Emeline dans un réflexe de survie inespéré saisit sa masse gisant à ces côtés et l’abat sur le crâne du féroce coyote. Le coup est fatal, l’animal s’écroule dans une gerbe impressionnante de sang…Ce dernier tête à tête aura finalement été le plus bref.

Et puis arrive enfin la plaine… Elle est recouverte au petit matin d’une légère couche de givre. La plaine d’Arkham…. Emeline retrouve un vieux panneau qui indique la direction de la ville ou l’idéologie du Projet Ko est née…Ou elle est morte également…
Une larme coule sur son visage meurtri, une cicatrice de plus dans son cœur… Et derrière la colline... La fôret et au milieu...

Elle finit par la voir… Arkham… Ou plutôt son fantôme…Le joyaux du nord, la terre des libertés n’est plus qu’un vaste tas de ruine…Bien sur du temps de Gourounga l’architecture de la ville était déjà basé sur le modèle de ces habitants… Anarchique donc… Mais cette fois rien de comparable avec ses souvenirs.
L’endroit est immonde, boueux, sale, puant, toute les bâtisses sont fissurées, les toits sont affreusement troués, les parois recouvertes d’herbe, de boue et de sable semblent sur le point de s’écrouler d’un instant à l’autre… Elle aperçoit les squatteurs qui déambulent dans les rues, sans but, sans attache, dans cette ville morte, telle la vermine s’insinuant doucement.

Et un sourire de nouveau se dessine…
Cet endroit est dans un piteux état…
Il est un peu comme elle…
Agonisant mais pas mort...
C’est probablement ce qu’il lui fallait…

Un squat pour oublier…
Un toit pour s’abriter
Un feu pour repartir…

» Quand l'on se prends au jeu.